Chaque année la consommation de ressources fossiles atteint des niveaux record, menaçant le climat, la santé et la biodiversité du fait de la pollution de l’air, des eaux et des sols provoque. Des risques économiques et géopolitiques sont également induits par cette consommation. Pour transitionner vers une ère post-fossile, il est essentiel de réduire notre consommation énergétique, d'adopter des énergies renouvelables pour électrifier nos usages et sortir de la pétrochimie. Cependant, faute d'alternatives viables, certaines industries dépendent encore largement des ressources fossiles.
Ce projet, soutenu par le programme Agora du Fonds national suisse de la recherche scientifique explore les carburants et matériaux solaires, une alternative prometteuse aux ressources fossiles. Il met en lumière les innovations du laboratoire LRESE de l'EPFL, où ces carburants et matériaux sont synthétisés directement à partir de la lumière du soleil (I). En parallèle, le programme de design industriel de la ZHdK présente des scénarios et des objets prospectifs de transport et de stockage, imaginant comment le design peut façonner notre engagement avec les technologies énergétiques émergentes (II).
Demande globale en 2023
8687 Mt, soit 2.5% de croissance annuelle
Formation
Plusieurs centaines de millions d’années
Le charbon se forme à partir de la décomposition de matière végétale terrestre, comme les arbres et les plantes, dans des environnements de marécageux. La matière végétale est transformée en tourbe, puis en lignite, en charbon bitumineux et enfin en anthracite sous l’effet de la pression et de la chaleur.
Demande globale en 2023
4010.2 milliards de mètres cubes, 0.02% de croissance annuelle
Formation
Plusieurs dizaines ou centaines de millions d’années
Le gaz naturel se forme principalement par la décomposition de matière organique sous l’effet de la chaleur et de la pression (thermogénèse) ou par l’action de micro- organismes (biogénèse). Une fois formé, le gaz naturel peut migrer à travers les couches de roche poreuse jusqu’à ce qu’il soit piégé sous des formations imperméables
Demande globale en 2023
102.21 millions de barils par jour, 2.65% de croissance annuelle
Formation
Plusieurs dizaines ou centaines de millions d’années
Le pégrole se forme à partir de la décomposition de matière organique marine, principalement des planctons et des algues, dans des environnements dépourvus d'oxygène.
Yang sui est le nom d’un miroir concave, également appelé jin shu, parce qu’il était fabriqué en bronze. Confucius, en décrivant la vie en Chine il y a trois mille ans avant notre ère, mentionne que chaque fils attachait un miroir ardent en bronze à sa ceinture pour allumer le feu familial à la fin d’une journée ensoleillée. Le yang sui, de huit centimètres de diamètre environ, était aussi courant à l’époque que les allumettes le sont aujourd’hui.
Selon la légende, Archimède aurait utilisé des miroirs ardents pour enflammer la flotte romaine lors du siège de Syracuse, en 213-212 avant notre ère. Les preuves historiques manquent et les principaux défenseurs de cette légende sont peu convaincants. Des expériences modernes suggèrent en revanche qu’un miroir ardent pourrait produire une étincelle puis un feu sur un navire.
Inventeur français pionnier dans le domaine de l’énergie solaire, il a notamment conçu un concentrateur solaire parabolique pour chauffer de l’eau et produire de la vapeur. Il a utilisé cette vapeur pour actionner une pompe, démontrant ainsi l’application mécanique de l’énergie solaire. Un de ces concentrateurs solaires est présenté à l’Exposition universelle de 1878 à Paris : il produit de la glace.
Maria Telkes, inventrice hongroise et états- unienne, pionnière de l’énergie solaire, plus tard connue sous le nom de « Reine du Soleil », a inventé un four solaire en 1959. Suffisamment sûr pour être utilisé par des enfants, le four était conçu pour les communautés rurales. Avec la même méthode, elle a également développé un séchoir pour les récoltes agricoles.
Les éléments les plus visibles des carburants sont leurs contenants. Les objets que vous voyez ici sont d’usage courant et sont devenus des archétypes. Le jerricane, conçu dans les années 1930 en Allemagne, tire son nom de « Jerry », surnom que les soldats britanniques donnaient à leurs homologues allemands dès la Première Guerre mondiale. Robuste, empilable et facilement maniable, il fut largement utilisé pendant la Seconde Guerre mondiale et reste aujourd’hui encore un standard mondial largement utilisé.
Les bouteilles de gaz, initialement conçues en métal lourd au XIXe siècle, ont évolué vers des designs en acier plus légers et sécurisés, permettant un usage en consigne. Elles intègrent des valves de sécurité et des codes de couleur selon la dangerosité du gaz. Pour détecter les fuites, une odeur distinctive est généralement ajoutée au gaz, inodore à l'état naturel.
Désormais moins connu du grand public, le charbon reste très présent dans l’industrie. On le trouve par exemple sous forme de briques, fabriquées à partir de poussière de charbon compressée.
Cette bouteille ne nous est pas familière. Cet objet technique sophistiqué est utilisé par l'industrie pour surmonter une contrainte significative : la faible densité de certains gaz, en particulier l'hydrogène. Ce dernier ne se liquéfie qu'à une température extrême de -252,87 degrés Celsius, ce qui complique considérablement son stockage et son transport. Pour surmonter ce défi, les bouteilles d'hydrogène sont conçues pour contenir ce gaz sous haute pression, généralement entre 350 et 700 bars. Fabriquées à partir de matériaux composites légers et résistants, tels que des fibres de carbone, elles supportent des contraintes mécaniques élevées tout en minimisant le poids. Leur couleur rouge indique la dangerosité de ce gaz sous pression, inflammable et explosif.
L’hydrogène, produit directement ou indirectement à partir du Soleil, est un vecteur d'énergie prometteur, il permet en effet une production locale, décentralisée et durable. Son stockage ira au-delà du gaz comprimé en bouteilles, il prendra diverses formes : hydrogène liquide avec des compartiments refroidis, carburants solaires synthétiques liquides, hydrogène solide utilisant des cadres métallo-organiques (MOFs), ainsi que d’autres formes de compression. Chacune de ces formes possède des caractéristiques et des volumes uniques, ouvrant de nouvelles potentialités d'usage adaptées à différents contextes. Les quatre scénarios proposés ci-après par le master en Design industriel de la ZHdK explorent ces opportunités en réimaginant les formes des archétypes issus de la consommation de carburants fossiles. Ces objets spéculatifs envisagent un paysage énergétique décarboné, décentralisé, démocratique, diversifié et indépendant.
Soutenu par le Fonds national suisse
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